C’est durant l’Antiquité qu’une nouvelle religion voit le jour, le judaïsme. Sa grande particularité, à l’époque, être un monothéisme dans un monde alors profondément polythéiste. Ceux qui la pratique, que l’on nommera successivement les hébreux, les israélites, puis les juifs, croient donc en un seul et unique dieu, le dieu Yahvé. Mais alors comment nait cette religion et comment cette dernière s’est-elle diffusée à travers les années, dans ce monde polythéiste ?

Les archéologues et les historiens disposent de traces très limitées pour reconstituer la naissance de ce grand monothéisme. Leurs travaux permettent pourtant de faire la part des choses entre d’une part, le mythe, celui des textes sacrés, et l’Histoire.
D’après les vestiges de la fin du deuxième millénaire avant Jésus-Christ, des tribus, appelées les Hébreux, vivaient au Proche-Orient, dans la partie Ouest du croissant fertile. C’est à partir du 8ème siècle avant Jésus-Christ que les Hébreux sont organisés en deux royaumes. Le royaume d’Israël d’une part, au Nord, et le royaume de Juda, au Sud, avec pour capitale Jérusalem. Ces deux royaumes sont entourés par des peuples polythéistes, tels que les Égyptiens, les Assyriens et les Perses. À ce moment là, les Hébreux vénèrent donc particulièrement un Dieu, le Dieu Yahvé. Mais ils honorent aussi cependant des dieux étrangers : on parle alors de monolâtrie. Mais les deux royaumes hébreux, aussi appelés israélites, en référence au royaume d’Israël, sont menacés par leurs voisins polythéistes. Vers 772 avant Jésus-Christ, le royaume d’Israël est alors envahi par les Assyriens. Afin de préserver leur identité alors menacée, les chefs israélites commencent à mettre leurs croyances par écrit, renforçant ainsi leurs liens avec leur Dieu Yahvé, excluant ainsi les dieux étrangers. Ainsi, de la monolâtrie, les israélites basculent vers un monothéisme au sein duquel Yahvé est considéré comme seul et unique dieu. Sous le roi Josias, les récits oraux sont mis par écrit et reconstituent un passé glorieux du peuple hébreux. Progressivement, les croyances sont unifiées. Les israélites composent alors un livre sacré, appelé la Torah. Le temple de Yahvé, à Jérusalem, devient alors le lieu principal de culte. Dans cette religion qui se construit progressivement, dieu est considéré comme « inaccessible ». Son nom n’est jamais prononcé, et son image n’est jamais représentée.

Fort de ces grandes étapes, le peuple israélite se consolide autour de ses croyances. Cependant, les invasions se poursuivent. En 587 avant Jésus-Christ, le royaume de Juda disparait sous les attaques de babyloniens. Le temps de Yahvé est détruit, et des milliers d’israélites sont contraints de s’exiler vers Babylone. Menacées de disparition, les communautés alors exilées sont forcées à rester unies. Elles conservent alors leurs pratiques religieuses. C’est le début de ce que l’on appelle la première diaspora juive : la dispersion des juifs autour du bassin méditerranéen. Durant cette période, la Bible des Hébreux est mise par écrit, et raconte l’alliance entre Dieu et le peuple Hébreux. L’écrite des mythes et croyances permet une fois de plus aux israélites d’encrer leurs croyances, et cette fois ci, malgré la dispersion. Les juifs seront finalement autorisés à retourner à Jérusalem en 537 avant Jésus-Christ, et reconstruisent alors le temple qui avait été détruit. Lorsque les romains font la conquête de la région en 63 avant Jésus-Christ, les juifs obtiennent une certaine indépendance. Le roi Hérode fait ainsi agrandir le temple de Jérusalem.
Mais une révolte est sévèrement punie en 70 après Jésus-Christ , et les romains brûlent le temple. C’est quelques décennies plus tard que la région change de nom et devient la Palestine. Les juifs s’exilent dans tout l’empire romain. La diaspora entamée plusieurs siècles auparavant s’amplifie.
Les synagogues qui font leur apparition avant la destruction du temple par les romains se multiplient alors. Les juifs s’y rassemblent pour prier et lire la Bible hébraïque.
Comme pour les civilisations grecques et romaines de l’Antiquité, mythes, sources littéraires et traces archéologiques s’entremêlent et parfois se contredisent. Voilà pourquoi il reste toujours important de garder un regard critique sur les sources utilisées, tout en tenant compte du contexte géo-politique social et culturel particulier dans lequel nait le monothéisme juif.